Le mot de la prog

Il y a quelques années, on m’a rapporté des paroles prononcées par
un quidam de notre public. Paroles qui résonnent encore dans mon
coeur saigné à blanc. « D e toute façon, le 2300, ils attendent que
des mecs leur envoient des films et ils choisissent dans les DVDs ».
Et bien non, mon bon Monsieur, ce n’est pas tout à fait comme
cela que ça se passe. La vérité est bien plus cruelle, comme elle
l’est toujours, sans quoi personne ne mentirait.
La vérité est que notre tâche ardue ne se limite pas, bien que ce
ne soit pas toujours flagrant, à commander des chiottes chimiques.
La vérité, c’est qu’à l’heure du numérique, à l’heure où la quasi
totalité de notre public surfe, tweet ou like ( au passage, likez notre
page, c’est un ordre ), à l’heure, enfin, où le piratage rend de fiers
services à tous les impatients qui préfèrent regarder des films
mal encodés avec un accent québécois plutôt que d’attendre les
sorties officielles, il nous est de plus en plus difficile de rivaliser.
C’est ainsi que dans le sang, les larmes, la sueur et une excitation
embarrassante que nous devons sans cesse aller plus loin, plus profond,
au risque de réveiller quelque chose d’endormi depuis des éons.
Cette année encore, nous avons farfouillé à nous en retourner les
ongles. Cette année encore, nous avons visionné à nous en faire
pleurer du sang, à avoir nos règles dans nos oreilles. C’est au
mépris du danger que nous avons activé tous nos réseaux, amis,
ennemis ou comploteurs reptiliens.
Et nous voici de retour avec des cadeaux pleins les bras tel un Père
Noël sous acide ou un pédophile à la camionnette bringuebalante.
Du zombie et du nazi, évidemment, mais aussi du sushi mangeur
d’homme, du requin volant, de l’hommage à la Hammer, du gore,
du con, du nichon. En un mot comme en cent, du 2300 Plan 9.


Pour la Horde, Tadzul Lempke
Empereur Cosmique de la Décision Filmographique
Merci à Amoniak, Batmarie et Zimi